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Musique médiévale pour chœur

Le codex de Montpellier un des premiers recueils de musique médiévale pour chœur
Codex de Montpellier

Si l’on veut évoquer la musique médiévale pour chœur, ce voyage de découvertes musicales nous emmène aux racines-même de la musique polyphonique européenne. En effet, cette période couvre une large époque d’environ 800 ans de notre histoire et marque les débuts de notre culture musicale. Toutefois, il reste peu de traces des premiers pas de la musique à plusieurs voix. En réalité, c’est par le biais de différents traités et codex (recueils de chants), copiés à la main et garnis d’enluminures, que cette musique nous est parvenue.

Avant le IXe siècle, les compositions vocales sont essentiellement à une seule voix. Mais, peu à peu, la superposition de deux ou plusieurs voix qui chantent ensemble, fait son apparition dans des formes d’abord assez simples. Par exemple, par l’adjonction d’une note tenue. Ou encore, la reprise de la même ligne mélodique, mais à une hauteur différente.

Ainsi, ces formes premières de la musique médiévale pour chœur se développèrent entre le IXe et le XIIIe siècles. Un bel exemple musical qui date de la fin de cette période est le Alle psallite cum luya d’un compositeur anonyme retrouvé dans le Codex de Montpellier. Mais, le compositeur sans doute le plus connu qui clôture cette période est Adam de la Halle (1240 ? – 1288 ?). Vous pourrez le constater en découvrant deux de ses chansonnettes : Haro le mal d’aimer m’occit et Bonne amourette.

Musique médiévale pour chœur : des prémices à des formes plus élaborées

Pour ce qui est de la période qui suit ces prémices, elle va se situer dans un moment relativement perturbé par des crises. Dès lors, les idées évoluent. Ainsi, la société se libère quelque peu du carcan imposé par l’Église. C’est pourquoi, le profane prend de plus en plus de place. En effet, la musique s’installe plus nettement dans les cours des dirigeants de l’époque. Cependant, la musique sacrée, quant à elle, peine encore à sortir des codes attendus par les traditions religieuses. Pour constater les évolutions de la musique durant le XIVe siècle, on peut examiner trois œuvres représentatives.

Une première issue du Llibre vermeil de Montserrat (abbaye en Catalogne espagnole) : Mariam matrem virginem composée notamment pour fournir des chants chastes et pieux aux pèlerins de passage. Ensuite, un Kyrie, extrait de la messe de Nostre-Dame, première messe connue qui soit entièrement composée par un même compositeur, Guillaume de Machaut (1300 ? – 1377). Enfin, une ballade profane Cara mie donna de Francesco Landini (1335 ? – 1397), qui y fait la promotion de l’art d’aimer avec courtoisie.

Période de transition vers la Renaissance

Durant le XVe siècle, la musique médiévale pour chœur devient de plus en plus construite. En effet, les rythmes se complexifient progressivement. Les contrechants des autres voix se démarquent plus nettement du chant de la voix principale. Parfois, ces autres voix, interviennent en alternance ou se répondent avec des paroles qui se trouvent décalées entre elles.

De nouvelles formes d’harmonies apparaissent aussi avec de nouvelles influences venant d’Angleterre. Ainsi, le compositeur le plus représentatif de cette tendance sera John Dunstable (1390 ? – 1453). Nous pouvons le découvrir dans son motet Quam pulchra es.

Donc, de nouveaux styles se répandent : les motets (chants hors de l’ordinaire de la messe), les ballades ainsi que les premiers madrigaux. Cette période fera passer insensiblement la musique vers des formes polyphoniques qui s’installeront définitivement lors de la Renaissance. À cette époque, le centre de développement de la musique va se situer dans le Nord de la France et le Sud de la Belgique, alors sous occupation Bourguignonne. On parle de l’École Franco-flamande.

Parmi ses plus dignes représentants, il y a Guillaume Dufay (1397 – 1474) : voir sa chanson Ce moys de may. Aussi, Johannes Ockeghem (1420 ? – 1497) qui a notamment composé cet Ave maria. Également, Gilles Binchois (1400 ? – 1460) dont nous pouvons découvrir le A solis ortus.

Redécouverte de la musique médiévale pour chœur au XXe siècle

Pendant des siècles, la musique du Moyen Âge fut quasiment oubliée. Seuls quelques musicologues du XIXe siècle, commencèrent à l’étudier. Mais, dès le début du XXe siècle, un certain engouement surgit pour ces figures musicales anciennes, qui avaient pu apparaître comme étranges ou inabouties. En effet, cette musique, venue du fond des âges, correspond, dès la fin du XIXe siècle, avec une certaine crise du système tonal. En effet, la musique moderne se lance dans de profondes innovations harmoniques et rythmiques, dont la musique dodécaphonique. Ces innovations ne sont pas sans rappeler les apparences harmoniques et rythmiques qui ont cours au Moyen Âge.

Carl Orff

Un des premiers à s’y intéresser, fut le dijonnais Joseph Samson (1888 – 1957), notamment dans le cadre d’un certain renouveau du chant grégorien dans la musique d’église. Cela est parfaitement illustré dans ses deux cantiques grégoriens qu’il a composés pour la période de Pâques : Alleluia pascal et Victimae pascali laudes. Un autre compositeur exemplifie également cet engouement, à savoir Carl Orff (1895 – 1982). En effet, il est allé piocher dans le Codex Carmina Burana pour écrire sa célèbre cantate, toute empreinte de l’esprit médiéval. On le constate parfaitement dans son O Fortuna.

Cependant, ils ne sont pas les seuls. Il y en a bien d’autres. Par exemple, Zoltan Kodaly (1882 – 1967) qui adapte un chant grégorien de l’Avent composé entre les XIIe et XIVe siècles : Adventi Enek. Ou encore plus récemment, le jeune compositeur norvégien Ola Gjeilo qui écrit un Ubi Caritas.

Soulignons, par ailleurs, que la musique folklorique traditionnelle garde des traces de la musique médiévale dont les origines sont semblables. Pour le constater, il suffit d’examiner l’harmonisation contemporaine par Bernard Bouillon du classique anglais Scarborough Fair.

Nul doute que cette immersion dans la musique médiévale pour chœur puisse être une source de découverte et d’inspiration pour un certain nombre de chorales. De plus, ce modeste tour d’horizon pourrait faire naître l’idée pour certain d’un programme de concert spécifique avec ce répertoire souvent méconnu.

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