Quels sont les chœurs incontournables de la musique classique ? Les créations des grands compositeurs comme Bach, Haendel, Mozart, Beethoven, Schubert, Verdi… recèlent une grande quantité de musiques pour les chœurs. Certaines sont connues et célèbres ; d’autres moins. Mais quelles sont les chœurs qui sont représentatifs de l’art musical de ces compositeurs ? Quelles sont ceux qui sont exemplatifs de leur style musical ?
À cet effet, VOX CHORI va explorer une petite liste de partitions qui pourraient mettre en évidence ce caractère représentatif. D’une part, il s’agit de faire un petit tour d’horizon de la musique classique par le biais de ces différentes œuvres. D’autre part, il est question d’en présenter quelques exemples dont l’exécution devrait être abordable pour des chorales amateures.
Ainsi, nous commencerons cette exploration par le début de l’époque baroque au XVIIᵉ siècle pour la terminer avec des compositions beaucoup plus contemporaines. À noter que chaque titre de morceau repris ci-dessous est un lien vers une page où la composition est présentée ainsi que les voix à répéter et la partition à télécharger.
Grands chœurs incontournables de l’époque baroque
Pour entamer un aperçu de cette période qui s’étend du début du XVIIᵉ siècle au milieu du siècle suivant, nous irons jusqu’en Italie. À cette époque, un des grands maîtres qui officie dans l’école romaine, est GIACOMO CARISSIMI (1605 – 1674). Encore peu connu aujourd’hui, il a pourtant inspiré ses successeurs dans toute l’Europe comme Haendel. Mais il a compté aussi des élèves qui se révèleront par la suite comme Marc-Antoine Charpentier ou Alessandro Scarlatti. Nous lui devons le développement de l’art de l’oratorio. C’est dans celui où il reprend l’Histoire de Jonas que nous retrouvons le chœur PECCAVIMUS DOMINE typique de cette musique de la Contre-réforme.
Ensuite, remontons en France où, à ce moment-là, JEAN-BAPTISTE LULLY (1632 – 1687) est un compositeur reconnu. Ainsi, nous lui devons le CHŒUR DES TREMBLEURS, extrait d’une tragédie du nom de « Isis« .
Après cela, comme la musique s’est largement développée dans toute l’Europe, nous nous dirigeons vers l’Angleterre à la rencontre de HENRY PURCELL (1659 – 1695). Très attaché à la cour comme organiste de la chapelle royale, il lui revint de composer notamment la musique du service funèbre de la Reine Mary II. À cette occasion, il compose le très majestueux THOU KNOWEST LORD THE SECRETS OF OUR HEARTS.
Les grands du baroque : Vivaldi, Bach et Haendel
Pour entamer la période faste du baroque (au tournant des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècle), retournons en Italie où sévit le plus connu des maîtres de l’époque, ANTONIO VIVALDI (1678 – 1741). Pour illustrer son œuvre pour chœurs, il faut parler de son morceau le plus connu :
- GLORIA IN EXCELSIS DEO, premier mouvement du Gloria RV 589.
Également, dans le même pays, nous mettrons en évidence un compositeur disparu trop tôt, GIOVANNI BATTISTA PERGOLESI (Pergolèse) (1710 – 1736). En réalité, celui-ci est particulièrement connu pour son :
Cependant, les plus célèbres représentants de la musique baroque sont allemands. Ainsi, celui qui porta l’art de la polyphonie à son plus haut degré est sans doute JEAN-SEBASTIEN BACH (1685 – 1750). Nul besoin de le présenter. Mais nous reprendrons dans notre liste, deux parmi ses chœurs les plus connus :
- JESU MEINE FREUNDE, motet répertorié BWV 227 ;
- ICH WILL HIER BEI DIR STEHEN, qui occupe une place importante dans une de ses grands œuvres, la Passion selon St Mathieu (BWV 244).
Pour suivre, l’autre grande figure de cette période, fut GEORG-FRIEDRICH HAENDEL (1685 – 1759). D’Allemagne, il partit vers l’Angleterre où il composa ses grandes fresques musicales dont plusieurs oratorios. Deux morceaux pour chœurs très connus en sont issus :
- CANTICORUM JUBILO, qui est une adaptation pour chorale de la partie finale de son oratorio Judas Macchabée ;
- HALLELUJAH, célèbre chœur entre tous, extrait de son Messie.
Les chœurs des compositeurs incontournables de la période classique : Mozart et Beethoven
Aux deux grandes figures qui ont clôturé la période baroque succèdent deux autres monuments de la musique dans la période dite « classique ». Tout d’abord, W-A MOZART (1756 – 1791) qui, malgré une vie assez brève, s’illustra comme un génie de la composition musicale. À mettre en exergue, deux chœurs représentatifs de son art :
- L’AVE VERUM, extrait du motet répertorié KV 618 ;
- Le LACRYMOSA, extrait de son célèbre Requiem KV 626.
Très rapidement, lui succède en Allemagne devenue avec Vienne, le centre de la vie musicale européenne, LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770 – 1827).
Pour sa part, la production musicale est avant tout composée de grands concertos et de symphonies. Ainsi, c’est dans la dernière d’entre elle (la 9ᵉ) qu’il introduit un chœur, aujourd’hui, parmi les plus célèbres.
L’ODE A LA JOIE, aussi appelé « Hymne à la joie » clôture cette symphonie de manière triomphale. C’est sans doute ce caractère particulier qui a conduit l’Union Européenne à l’adopter en 1985 pour en faire son hymne.
Joie, belle étincelle divine, fille de l’assemblée des dieux…
Le 19ᵉ siècle
Alors que vient le 19ᵉ siècle, la musique prend des accents plus romantiques. Nous retiendrons quatre figures assez différentes de ce grand siècle pour la musique au travers de quatre chœurs incontournables qu’ils ont composés.
Pour commencer, le plus représentatif de la ligne romantique qui est FRANZ SCHUBERT (1797 – 1828). Dans sa Deutsche Messe (D 872), il nous offre un HEILIG IST DER HERR que beaucoup de chorales ont repris dans leur répertoire.
Pour continuer, on ne peut dresser une liste des chœurs incontournables de la musique classique sans y introduire un des plus célèbres chœurs d’opéra. Bien entendu, il s’agit de VA PENSIERO, le fameux Chœur des esclaves dans le Nabucco de GIUSEPPE VERDI (1813 – 1901). Tout en étant très connu, il est sans doute un des plus exemplatifs de ce style de musique repris par une foule dans une scène d’opéra.
À cette époque, on peut aussi mettre en exergue un autre compositeur qui a investi la composition avec des symphonies aux accents romantiques, à savoir ANTON BRUCKNER (1824 – 1896). Mais profondément croyant, il a aussi conçu un certain nombre d’œuvres à caractère religieux. Notamment, un très connu LOCUS ISTE à 4 voix.
Afin d’effectuer le pont entre les 19ᵉ et le 20ᵉ siècles, le quatrième compositeur que nous mettrons en évidence est GABRIEL FAURE (1845 – 1924). Sa musique pour chœurs est bien connue, spécialement son Requiem. Mais, nous retiendrons ici dans notre liste son CANTIQUE DE JEAN RACINE qui enchante toutes les chorales qui l’ont mis à leur programme.
Le 20ᵉ siècle
Dans la période plus contemporaine, la musique prend un nouveau tournant en se cherchant de nouvelles voies. La première est de traiter des sources musicales anciennes d’une nouvelle manière, par exemple avec une nouvelle approche de la polyphonie. Tout d’abord, le premier compositeur dont nous parlerons, est ZOLTAN KODALY (1882 – 1967). Grand pédagogue de la musique, il a donné son nom à une méthode d’enseignement musical. Un bel exemple de sa musique pour chœur est le superbe ADVENTI ENEK, un hymne de Noël. En fait, il reprend un chant grégorien en y appliquant une polyphonie qui joue avec les dissonances.
Puis, quasi à la même époque, notre deuxième exemple sera celui de CARL ORFF (1895 – 1982). À partir de ses expérimentations rythmiques et de poèmes du moyen-âge, il crée Carmina Burana, la grande cantate qui le rendra célèbre. La partie la plus connue est le chœur d’entrée, O FORTUNA.
En revanche, avec OLA GJEILO (né en 1978), nous sommes face à un jeune compositeur norvégien tout à fait actuel. Pourtant, il reprend lui aussi, dans son UBI CARITAS, un thème grégorien ancien pour y appliquer une harmonisation voguant entre consonance et dissonance.
A contrario, la composition de son aîné anglais JOHN RUTTER (né en 1945) est, quant à elle, à mi-chemin entre la musique dite sérieuse et la musique de variété. Ce qui confère à son FOR THE BEAUTY OF THE EARTH, une réelle facilité d’écoute. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’il soit en haut des hit-parades du chant choral dans le monde anglo-saxon.
Rencontre de la musique classique et du jazz
Finalement, ce parcours au sein du 20ᵉ siècle nous amène à une autre de ses évolutions qui est le croisement entre musique classique et musique traditionnelle. Ainsi, l’une d’entre elle qui a marqué ce 20ᵉ siècle, est sa rencontre avec le Jazz. Elle s’est particulièrement illustrée au travers des comédies musicales. Sans doute, la plus emblématique d’entre elles est-elle West Side Story de LEONARD BERNSTEIN (1918 – 1990). Dès lors, on y trouve un chœur très représentatif de la rencontre entre ces deux styles musicaux, à savoir AMERICA.
Très certainement, aurions-nous pu intégrer dans ce tour d’horizon une quantité d’autres partitions. Mais, l’objectif n’était pas d’effectuer une liste exhaustive. Il s’agissait plutôt de souligner le caractère représentatif de ces chœurs parmi les plus incontournables en musique classique.
Nul doute qu’ils sont présents dans un grand nombre de programmes en chant choral. Et s’ils n’y sont pas, peut-être sera-ce l’occasion pour ces répertoires où ils sont absents d’en intégrer l’un ou l’autre ?
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